Pourquoi je crois que le travail peut (re)devenir un espace puissant d’épanouissement ?
- Sophie BRIAND
- 10 avr.
- 3 min de lecture
Il fut un temps où je pensais que l’épanouissement au travail était un luxe. Une sorte de mythe réservé à quelques privilégiés, à ceux qui avaient su “choisir la bonne voie”. Moi, j’avais suivi les règles. J’avais coché les cases. Et pourtant, j’ai fini par m’effondrer.
Ce burn-out, à 50 ans, a été une bascule. Violente, mais salvatrice. Il a fissuré les murs d’une prison invisible : celle des injonctions, de la performance, du sacrifice de soi au nom de la "carrière". Ce que j’ai compris depuis, c’est que le travail n’est pas censé nous broyer. Il peut – il doit – être un lieu vivant. Un lieu qui nous élève, nous met en mouvement, nous relie à plus grand que nous. Un lieu d’expression, de création, de contribution.
Le travail peut être un espace d'alignement
Je crois profondément que chacun a en lui une force singulière. Un élan de vie, une énergie qui ne demande qu’à se mettre au service du monde. Lorsque nous nous coupons de cela – par peur, par conditionnement, ou par habitude – nous nous desséchons à l’intérieur. Le travail devient alors un territoire de survie, d’automatisme, de fatigue chronique.
Combien d'individus attendent le week-end, les congés, la retraite !
Pourtant, lorsqu’on ose remettre du sens, lorsqu’on réintègre nos valeurs, notre liberté de penser, notre puissance d’agir, le travail se transforme. Il devient un terrain d’exploration, de transformation. Un laboratoire d’humanité. Cela ne va pas sans prise de conscience, sans élan, sans désir profond de vouloir changer quelque chose, et ça n'est pas facile, je le concède. Sortir d'une pseudo zone de confort, qui ne l'est pas en réalité.
Ce n’est pas une utopie. C’est un choix.
Ce que je défends aujourd’hui à travers mon métier de coach, mentor et formatrice, c’est cette possibilité réelle de réconcilier le travail avec l’humain. Pas en enjolivant la réalité. Mais en choisissant de regarder autrement. En réinventant nos postures, nos cadres, nos manières d’être en lien avec les autres et avec nous-mêmes. En nous autorisant à questionner les normes, à oser l’authenticité, à reprendre notre place.
Et cela ne concerne pas que les “créatifs” ou les indépendants. Cela concerne aussi les organisations, les équipes, les institutions. Car l’épanouissement professionnel n’est pas un luxe individuel. C’est un levier de transformation collective.
Retrouver sa juste place pour mieux contribuer
Nous ne sommes pas là pour entrer dans des moules. Nous sommes là pour occuper pleinement notre juste place. Celle qui nous permet de nous sentir utiles sans nous perdre, d’innover sans nous épuiser, de servir sans nous nier.
C’est cette vision que je porte : une vision où l’épanouissement n’est pas déconnecté de la réalité, mais ancré dans une connaissance fine de soi, une capacité à poser des choix ajustés, une relation apaisée au travail et à ses enjeux.
J’accompagne celles et ceux qui veulent sortir du mode “pilotage automatique”, et retrouver leur élan, leur boussole, leur souveraineté intérieure. Car oui, le travail peut redevenir un espace de croissance, de fierté, de joie même – pourvu qu’on lui redonne cette chance.
Reconnaissons le désarroi de nos gouvernants, dont les propos peuvent parfois battre des records d'audience par leur absurdité. Elisabeth Borne, Ministre de l'Éducation Nationale, proposait cette semaine d'orienter les enfants dès la maternel !
Il est temps de remettre le monde à l'endroit, on marche sur la tête et on ne comprends pas que ça ne fonctionne pas.
Ce n'est pas rentrer dans des cases qu'il faut viser, on l'aura compris, c'est laborieux et douloureux. Il s'agit plutot de partir de soi, de son être, et agrandir les possibles pour une société plus inclusive et plus humaine. Et tout le monde y trouvera son compte.
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